Le jardin / Episode 6
En novembre, les feuilles des arbres tombent au sol pour former de jolis tapis jaunes, orangés, rouges. J'en ratisse une bonne partie pour le compost. J'enlève toujours ronces, orties et pissenlits. Les bambous seraient-ils en veille ? J'ai encore coupé de nombreuses branches d'arbres. Pruniers, cerisiers, cognassiers, figuiers, lilas, noisetiers et j'en passe...
J'essaie de ne pas me décourager, de garder le plaisir de faire des tas de bois ici et là, de prendre le temps d'observer ce qui se transforme sous mes yeux. Je pense régulièrement à lever la tête. C'est salvateur. Sinon la tâche n'a presque plus de sens. S'affairer tête baissée en se disant qu'il y a encore tant à faire ensuite, ici, là, là et puis encore là, est pour le moins démoralisant...
Un rouge-gorge a élu domicile dans le jardin. Depuis mon arrivée je l'aperçois, l'entends, le croise. Il s'approche de plus en plus près de moi. J'ai réussi à le prendre en photo. (Elle est un peu floue mais voilà, c'est bien lui dessus !) J'aime la présence et le chant de cet oiseau. Ils me donnent gaîté et courage.
Quoiqu'il en soit, les choses avancent !
Je relis Le petit traité du jardin punk d'Eric Lenoir, pour ne pas oublier que l'observation, le temps et la patience sont importants si l'on veut investir un endroit de nature, resté sans entretien pendant longtemps.
Peut-être que je pourrais laisser le jardin tranquille pendant le mois de décembre ? Ce serait bien d'être simplement là pour le rêve et la contemplation...